Pour les sessions, il a engagé des figures locales telles que George Porter, Jr. (The Meters) à la basse, Stanton Moore (Galactic) à la batterie, Robert Walter (Greyboy All Stars) au clavier et sur divers instruments: Washboard Chaz, Shannon Powell, John Boute ou Al Johnson, pour ne citer qu’eux.
L’album se compose de 10 titres, dont trois supplémentaires sont uniquement disponibles sur iTunes. Alors que la plupart des thèmes et la musique de ces chansons ne font pas particulièrement référence au lieu où cet album a été fait, il se dégage clairement une ambiance relâchée propre à New Orleans. Et les paroles du titre « Holy, Holy, Holy Moses (Song For New Orleans) » font bien évidemment référence à la ville après l’ouragan Katrina. L’utilisation d’un ensemble de cuivre, un brass band typique sur un boogie-woogie comme « Idiots In The Rain » ne fait que renforcer cette impression. Cette idée d’enregistrer l’album à la Nouvelle Orleans vient du producteur Steve Berlin. Alors que la « chanson pour New Orleans » mentionne le lieu de naissance de l’album, « South Philadelphia (Drug Days) » vient boucler la boucle en faisant référence aux origines du chanteur et du producteur.
Voila justement le défi de cet album : comment mêler la voix nasillarde d’un gars du nord est des états unis comme Alec Ounsworth, et le cote branché, indé et expérimental de ses compositions aux talents des pros du sud qu’il a convié en studio ? Ou comment «revendiquer la Nouvelle Orleans » (« how can I claim New Orleans”), chante -t-il justement? (notez le jeu de mot sur claim qui signifie a la fois revendiquer et faire un réclamation à son assurance, en référence à l’après Katrina). Il y répond par la subtilité. Alors que l’on identifie immédiatement Clap Your Hands Say Yeah dans le premier titre « Modern Girl (…With Scissors) », une guitare blues vient s’immiscer dans la chanson en donnant l’impression d’être à la limite de faire s’écrouler le morceau. Il en va de même pour « Bones In The Grave » et sa guitare à la Marc Ribot qui donne au titre l’impression de sortir d’un carnaval mené par Tom Waits, tout en restant une chanson très « rock contemporain ».
Avec Mo Beauty, bien que le titre et la couverture dépeignent la devanture d’un magasin dans le célèbre quartier de Treme de la Nouvelle Orleans, pochette qui liste également les musiciens participant, Alec Ounsworth ne tombe pas dans le piège de faire un disque qui serait un cliché de la musique de la Big Easy. Il réussit à produire un album original en préservant l’identité de son style qu’il teint de beauté sudiste.
Si vous appréciez les mélanges culturels, vous devriez découvrir Frans Schuman. II a reprit Alec Ounsworth et est l’un des rares songwriters de La Nouvelle Orleans, apportant son unique mélange nord-americano-européen à la ville hyper festive du jazz.
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